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Toute personne aux cycles supérieurs a sûrement vécu le fameux « syndrôme de la page blanche ». Bien que ce phénomène soit normal chez les personnes étudiantes lorsqu’elles se retrouvent devant leurs écrans et qu’elles doivent écrire un article scientifique, un chapitre de thèse – ou soyons réalistes, un simple paragraphe -, ou même, une demande de bourse, ce défi peut alourdir la tâche de l’écriture, voire la ralentir. L’objectif de cet article de blog est ainsi de fournir aux personnes étudiantes – ainsi qu’aux jeunes chercheur.se.s – des conseils afin de mieux gérer ce syndrôme et les répercussions qu’il peut occasioner.


Tout d’abord, est d’importance la connaissance de ce que sont les objectifs SMART. Ces objectifs, par leur spécificité (S), la possibilité de les mesurer (M) ou de les atteindre (A), leur réalisme (R) et leur indication dans le temps (T), ont comme but leur réalisation concrète afin de se sentir plus motivé.e. Ainsi, pour commencer un nouveau chapitre ou pour débuter l’écriture d’un texte, il est primordial de s’asseoir et d’établir un calendrier réaliste, permettant l’avancement sain et efficace. De ce fait, une personne peut se donner comme objectif l’écriture d’une sous-section portant sur un sujet spécifique X, comme l’état de la question d’un mémoire ou d’une thèse, en écrivant pendant une heure par jour pendant une durée d’environ deux semaines. Ceci est beaucoup plus atteignable, concret et réaliste qu’un objectif du type « écrire ma thèse lors de l’année prochaine ». Toute personne étudiante aux cycles supérieurs s’est cependant probablement donné cet objectif et s’est sentie submergée. Ce dernier est effectivement trop abstrait en termes de temps et il ne comprend pas suffisamment d’informations pour le mesurer. Se donner comme objectif un certain nombre de mots, de phrases ou de pages est beaucoup plus mesurable et permet ainsi l’augmentation de la motivation par le sentiment d’être plus productif.ve. Il est également nécessaire de se réserver un certain moment dans son horaire afin d’établir ses objectifs chaque semaine, soit ceux à court terme. Par exemple, une personne peut se donner deux ou trois heures chaque dimanche après-midi ou lundi matin afin d’établir son horaire. Par expérience, il est aussi préférable de placer les tâches les plus demandantes cognivitement et temporellement au début de la semaine et au début de la journée afin de s’occuper de celles-ci au moment où une personne a l’esprit plus reposé et se sent plus compétent.e. Ce moment peut toutefois parfois être en fin d’après-midi ou en soirée pour certain.e.s. Pour plus d’informations au sujet des objectifs SMART, consulter : Objectifs SMART – Thèsez-vous? ou l’article suivant :


Par ailleurs, l’écriture en groupe est également un outil qui fonctionne bien pour plusieurs personnes. Ainsi, les retraites d’écriture, comme celles organisées par Thèsez-vous : Retraite – Thèsez-vous?, mais également, celles qui sont organisées par son institution ou par son groupe de recherche, donnent l’opportunité de travailler ensemble sur des tâches communes en employant, par exemple, la technique POMODORO (par exemple, 25 minutes de travail et 5 minutes de repos) : Pomodoro® Technique – Time Management Method et 25:00 – Time to focus!. Cette technique est particulièrement utile puisque les études montrent que les niveaux d’attention, de concentration et de productivité sont réduits après environ 20-40 minutes de travail (HEC Montréal, s. d. ; Université Laval, 1999). Ce conseil est également utile pour toute personne qui effectue plusieurs tâches au travail (Almalki et al., 2020). De plus, avec l’augmentation de l’usage des réseaux sociaux et des technologies, on peut penser qu’avec le temps, la capacité de concentration chez les humains pourrait baisser. Un simple exemple est celui des vidéos sur Facebook et sur TikTok qui sont de plus en plus courts. Quelques autres ressources utiles : Maintenir son attention et sa concentration pendant une séance d’étude | Faculté des sciences , Favoriser la concentration | HEC Montréal et Trucs pour optimiser sa concentration | École d’éducation permanente – McGill University. Ces retraites d’écriture sont aussi utiles puisqu’elles peuvent être effectuées dans des lieux paisibles, permettant de réduire le taux d’anxiété. Ces lieux sont toutefois différents pour tout le monde : je trouve qu’il est particulièrement efficace de m’asseoir dans un café pendant quelques heures et d’y travailler ; tandis que d’autres personnes préfèrent être près de la nature.


Une fois la première ébauche d’un article ou d’un chapitre de livre ou de thèse complétée, il ne faut pas hésiter à demander des conseils aux gens autour de soi. Je trouve qu’il est toujours utile de demander aux personnes qui font de la recherche dans des domaines différents au mien (ou même, dans la recherche quantitative ; tandis que la mienne est plutôt qualitative) ou même, à ceux et celles qui habitent dans un autre contexte ou qui n’ont jamais effectué de recherche auparavant. Cela peut ainsi permettre le repérage des éléments dans le texte qui ne sont pas suffisamment clairs ou précis. En effet, un concept ou une théorie, un évènement historique, une loi ou une politique, ou même, une abréviation peut, pour moi, être simple et bien connu, mais pour une autre personne, peut être un élément qui demande plus de détails ou une définition précise. De ce fait, les conseils sont toujours la bienvenue et permettent l’avancement et la précision du texte dans un langage accessible et compréhensif. Cela comprend ainsi aussi la vulgarisation du savoir pour que le lectorat puisse bien le comprendre. Il s’agit d’un élément particulièrement pertinent si l’objectif de la recherche est ce partage du savoir au sein de différentes communautés.


Il est normalement préférable de conserver la révision linguistique vers la fin. Néanmoins, une personne se trouvant à court d’idées lors de l’écriture peut effectuer cette révision en premier lieu. De cette façon, elle se sentira comme si elle a un peu avancé. Il est toutefois important de savoir que le rythme et la productivité vont varier. Des outils linguistiques, comme les dictionnaires de cooccurrences, des antonymes et des synonymes, et du lexique (par exemple, Usito : Dictionnaire Usito), et les logiciels, comme Antidote, peuvent servir d’appui lors de l’écriture et de la révision linguistique.


Enfin, il est primordial de se récompenser. Cela ne signifie pas effectuer de grosses dépenses, mais plutôt, se donner des moments de détente ou des moments où des activités que l’on aime bien peuvent être pris. Ces moments de repos peuvent également se transformer en moments après lesquels la productivité sera plus marquée. On le constate d’ailleurs lorsqu’on prend un peu de recul. Cette récompense peut aussi signifier le fait d’écouter de la musique en travaillant : Spotify et YouTube ont désormais plusieurs listes de chansons qui augmentent le taux de productivité au travail.


Avec ces conseils en main, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une période d’écriture et de travail bien productive.


Bibliographie

Almalki, K., Alharbi, O., Al-Ahmadi, W. et Aljohani, M. (2020). Anti-procrastination online tool for graduate students based on the POMODORO technique. Learning and collaboration technologies, 133-144.

HEC Montréal. (s. d.). La courbe de l’attention. https://ernest.hec.ca/video/DAIP/pdf/Courbe_de_l_attention.PDF?_gl=1*1xh0z5m*_ga*MTU5ODk0MjE1Mi4xNzUxNDg4NDcx*_ga_FPW0B8V0CE*czE3NTE0ODg0NzAkbzEkZzAkdDE3NTE0ODg2NDkkajYwJGwwJGgzNjM5MDY5MTI.*_fplc*eHZOdU1tanBNNkRXbldEYmJzSkE4JTJCUTJCYVpBMnBpbHR6eFNYZXZDYVF3SnBhM2JZZXBoREslMkJVeU5MUnd1d1c0MWZYUHYzaEZpQ2FOa2NVcDlyWlNkeXV2VCUyRkoyeVoyR1RKMmdWNGw2OUdzTzF5NW5CelUlMkY5YWJoRWNONmclM0QlM0Q.*_gcl_au*MTg1MTQ0NTc0Ny4xNzUxNDg4NjQ5

Université Laval. (1999). La concentration et la gestion du temps. Centre d’orientation et de consultation psychologique.


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